Quel est le point commun entre le pissenlit et la mélisse ?

Leurs fleurs ne sont pas de la même couleur, leur famille botanique est différente, l’un se mange en salade, l’autre se déguste en tisane, mais tous deux reçoivent de nombreux visiteurs lorsque leurs fleurs sont épanouies !

Le Pissenlit (Taraxacum), herbe sauvage présente neuf mois sur douze, à la campagne comme à la ville, est capable d’enfoncer sa racine pivot même entre les pavés ! Une véritable chance, autant pour les insectes que pour notre assiette ! Il est entièrement comestible ! Ses jeunes feuilles se dégustent en salade, plus grosses elles se font cuire avec des oignons et de l’huile d’olive et accompagnent fèves ou pois chiches du côté de la Méditerranée, sa racine grillée est un succédané de café.

Ses fleurs ou plutôt ses capitules (le capitule c’est un ensemble de petites fleurs serrées les unes contres les autres) peuvent se préparer en cramaillotte (gelée de pissenlit), ou macérées, elles donneront un vin de pissenlit ! Cette jolie fleur jaune attire de nombreux pollinisateurs, comme les abeilles, les syrphes et les bourdons, mais elle sert de repas également à de nombreux coléoptères… A maturité, les capitules se transforment en têtes globuleuses composées de fruits à aigrettes, qu’un souffle transportera loin du pied mère.

La Mélisse (Melissa officinalis L.) : cette plante mellifère, aromatique, est capable de s’adapter aussi bien en jardinière qu’en pleine terre. Elle fait partie comme la menthe, le thym, le romarin, la lavande, le basilic, etc, de la grande famille des Lamiacées, très prisées en cosmétique, en aromathérapie et en phytothérapie. Famille nommée auparavant « les Labiées » (du latin labia, «lèvre»), elles ont pour la plupart des fleurs à deux lèvres, l’une supérieure en forme de casque et l’inférieure qui sert de sert de plate-forme à l’insecte qui vient chercher le nectar.

Recherchées par les insectes, ces lamiacées déploient des stratégies sophistiquées : abeilles, bourdons, papillons, petites mouches, coléoptères sont attirés par leurs couleurs et leur parfum, pour venir chercher le nectar sucré au fond du tube floral. Selon leur taille, chaque insecte fréquente des fleurs qui leur correspondent.

La Sauge sclarée est visitée par l’Abeille charpentière ou Xylocope (grosse abeille, longue de 4 cm, bleu noir), qui appuie sur la lèvre inférieure, et fait basculer alors sous son poids le pistil bleu qui entre en contact avec son dos velu, précisément là où s’est déposé le pollen des fleurs précédentes. L’isodonte mexicaine, les abeilles domestiques, la piéride du chou, le bourdon des prés visitent les fleurs de mélisse…

Son nom grec Melissa, signifie « abeille » !

Des modes de pollinisations variés, sophistiqués ont permis l’épanouissement de la diversité chez les Lamiacées (mélisse, ortie rouge, sauge) et chez les Apiacées (le pissenlit, la marguerite, etc). Aujourd’hui, c’est un facteur de fragilisation de ces espèces au regard de la disparition vertigineuse des insectes.

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