Ce matin, à 11h, le maire de Saint-Martin-d’Hères a rendu hommage aux neuf personnes tuées alors qu’elles manifestaient pacifiquement pour la paix en Algérie, le 8 février 1962. Organisée à l’appel d’un front syndical et de partis de gauche, elle fut violemment réprimée par la police faisant neuf morts. C’était il y a 60 ans.

Saint-Martin-d’Hères : hommage aux victimes de la station de Charonne

Ce matin, sur la place du 8 février 1962 (située entre le centre Erik Satie et l’école Paul Vaillant-Couturier), le maire de Saint-Martin-d’Hères a rendu hommage aux neuf victimes de la station de métro Charonne, tuées le 8 février 1962. Tous des travailleurs syndiqués, dont huit étaient membres du Parti Communiste Français, PCF.
C’est aux côtés des représentants locaux d’instances syndicales -PCF, CGT, société des lectrices et lecteurs de L’humanité- que David Queiros a tenu à saluer le courage et la mémoire des victimes, dont la plus jeune avait 16 ans.
Gérard Frydman (société des lectrices et lecteurs de L’humanité) a demandé à ce que « l’exigence de justice » soit appliquée sur ce pan de l’Histoire. Pour Dominique Negri (secrétaire de la section locale du PCF) : « les archives s’ouvrent au compte-goutte. Il est temps que la vérité soit faite ! » Et Françoise Salerno (union locale CGT) de rappeler qu’il faut continuer à « défendre toutes les libertés : de conscience, d’association, de vote, religieuse, d’expression… »

Charonne : de la manifestation pacifique à l’issue tragique

Dans l’après-midi du 7 février 1962, l’Organisation Armée Secrète (OAS) mène une campagne d’attentats visant une dizaine de personnalités : deux professeurs de droit, deux journalistes, un sénateur communiste, deux officiers et le ministre de la Culture, André Malraux. Dix charges plastiques explosent à leur domicile. Le soir-même, une manifestation pacifique et anti OAS est décidée mais non autorisée par la préfecture.
Alors que le rassemblement du 8 février touche à sa fin, l’un des cortèges est chargé par une unité des compagnies spéciales d’intervention. Des manifestants tentent de se réfugier dans la station de métro Charonne. La bousculade provoque la chute de plusieurs personnes, qui mourront étouffées ou des suites d’une fracture du crâne.
Quelques semaines après cette tragique manifestation, les accords d’Évian seront signés, ouvrant ainsi la voie de l’indépendance à l’Algérie.