Il a l’élasticité de Jim Carrey, le débit de parole de l’animateur Tex, l’approche pédagogique du journaliste Jamy dans l’émission de son enfance : C’est pas sorcier. Il est à la fois tout ça et tellement différent. Max Bird est un drôle d’oiseau qui a pris son envol sur Internet. Il sera sur la scène de L’heure bleue ce samedi 25 janvier 2020, dans le cadre du IVe festival Aux rires etc:-)

Les dinosaures ont-ils disparu ? et La malédiction de Toutânkhamon font partie des vidéos qui cartonnent sur sa chaîne YouTube. Ce qu’il aime plus que tout, c’est démolir les idées reçues par le rire, preuves scientifiques à l’appui. Maxime Déchelle, alias Max Bird, est un jeune homme qui rêvait d’être biologiste ou ornithologue. Il est finalement devenu un oiseau rare dans le monde de l’humour.

L’Encyclo-spectacle

Son créneau ? La vulgarisation scientifique et historique. Ses talents ? Des textes bien ficelés, des grimaces à se tordre de rire, un corps qui n’en finit pas de gesticuler. « Je vais peut-être m’emballer ! », prévient-il. Saint-Martin-d’Hères accueillera le jeune talent du rire ce samedi 25 janvier à L’heure bleue dans le cadre du festival isérois Aux rires etc:-). Pour ses fans, c’est certainement l’une des dernières occasions de voir l’Encyclo-spectacle puisque la tournée s’achèvera le 3 juin 2020 à l’Olympia. Pour celles et ceux qui ne le connaisse pas :

« C’est un one-man-show qui parle pas de politique, ni des smartphones, ni des différences entre les hommes et les femmes. C’est pourtant le genre de spectacle qui me plaît beaucoup quand je suis dans le public mais sur scène je suis nul pour en faire rire. Alors, on va plutôt parler de sélection naturelle, de légendes égyptiennes et grecques, de dinosaures, d’oiseaux… parce que c’est ça qui m’intéresse et que les gens s’amusent beaucoup à apprendre. »

Un comique pas comme les autres…

Max Bird se définit volontiers comme un vulgarisateur scientifique qui use de l’humour pour éveiller à la curiosité. Il emmène les spectateurs dans son univers, empli de dinosaures, de déesses, et d’autres personnages dont on entend parler que dans les livres ou sur les bancs de l’école.

« Il se trouve que je suis passionné par la biologie, la mythologie… tout ce qui se termine par -gie (rires). C’est en faisant des scènes ouvertes et des concours d’humoriste que j’ai compris que je pouvais faire rire avec ces sujets. Avant, je cherchais à parler du quotidien : le métro, les sachets de gruyère râpé à ouvertures soi-disant faciles, ou encore le brossage de dents censé durer trois minutes… Je me trouvais finalement ridicule face aux autres concurrents car ça ne me ressemblait pas. Comme je ne voulais pas être ridicule à chaque prestation, je me suis dit : « quitte à perdre, autant prendre du plaisir avec des sujets qui me passionnent ». Et j’ai immédiatement gagné des prix ! C’est un peu comme si le métier m’envoyait un message clair pour aller dans cette direction. »

Depuis il raconte avec passion, explique de façon claire, gesticule avec énergie… Il met en scène ces animaux et personnages d’un autre temps. Un talent de comédien travaillé au cours Florent lorsqu’il décida de se consacrer au métier d’humoriste. S’il a connu les galères du début, aujourd’hui il multiplie les projets. En plus de ses vidéos sur sa chaîne (610 000 abonnés en oct. 2019) et ses scènes, il enchaîne les productions à une cadence effrénée pour l’émission scientifique C’est toujours pas sorcier sur France 5 (une version revisitée de l’émission de son enfance visible sur France 4 et 5 depuis le début de l’année), une chronique sur France Inter, des livres, une tournée dans toute la France, des animations de shows scientifiques, entre autres.

Et ornithologue, ou presque !

Avant de se faire remarquer dans les concours de talent, le jeune homme a commencé des études en biologie. Mais sa passion pour l’Amazonie a été plus forte. Sa famille l’a vite compris, notamment lorsqu’elle a déménagé en Guyane française pour suivre le père, militaire de carrière dans l’armée de l’air. Quatre années durant, il a été très actif sur son terrain de prédilection : la forêt amazonienne.

« Chaque jour, je partais à la recherche d’espèces rares avec mon appareil photo. J’ai fait un nombre incroyable de clichés sur lesquels des scientifiques ont pu faire des découvertes. J’ai même co-écrit des articles ornithologiques. J’en ai même fait une boutade sur mon compte Twitter, où je me présente comme humoriste et ornithologue. C’est une passion absolue depuis tout petit : j’ai appris à connaître toutes sortes d’oiseaux par cœur et je les dessinais partout.  »

Un écologiste engagé

Alors forcément quand il entend parler de déforestation, de fonte de la biodiversité, d’impact de l’activité humaine sur le vivant… ça le touche. Jusqu’à réagir dans ses vidéos. Dans l’une d’entre elles, il s’insurge contre le projet d’exploitation minière Montagne d’or en Guyane. Quand ses détracteurs l’accusent de ne pas être écolo à chaque fois qu’il déchire des feuilles de papier dans ses vidéos (et il en déchire !), il répond : « Et non, je vais vous expliquer ». On apprend alors qu’en France 70 % du papier provient des tailles d’éclaircie (nécessaires) et 30 % des chutes de scierie. Et si l’on veut vraiment freiner la déforestation de l’Amazonie, alors mieux vaut réduire sa consommation de viande. Si, si…

Il ne se contente pas de dénoncer ou de déconstruire des aberrations écologiques, il va jusqu’à participer à la campagne de justice climatique L’Affaire du siècle. Celle-là même qui a déposé plainte en 2018 contre le gouvernement pour inaction contre le réchauffement climatique.

« Il faut contrer le discours des marchands de doute qui veulent nous faire croire que le changement climatique n’est pas avéré ou que ce n’est pas de la faute de l’homme. Tout le monde est capable de reconnaître que notre système est basé sur une croissance infinie alors que les ressources de notre planète ne le sont pas. Aucun scientifique ne peut penser que ce sytème perdurera avec du vivant sur la planète ! »

Alors rendez-vous ce samedi 25 janvier 2020 à L’heure bleue pour en apprendre un peu plus sur le phénomène Max Bird.

Max Bird

En quelques dates

26 mai 1990 naissance à Tours

2005 Il part avec toute sa famille en Guyane française

2009 Il entame une licence de biologie à Paris avant de choisir la scène

2012 Premières scènes sur Paris

2015 Il crée un one-man-show L’Encyclo-spectacle, produit par Pierre-Alexandre Vertadier

Mai 2016 création de sa chaîne sur Youtube.

2018 participation à la campagne de justice climatique L’Affaire du siècle

2019 Il devient chroniqueur pour l’émission radiophonique Par Jupiter ! sur France Inter

Il présente C’est toujours pas sorcier, une émission de vulgarisation lancée sur la plateforme de vidéo à la demande pour la jeunesse Okoo et visible sur France 4 et France 5 depuis janvier.