L’homme passe son temps à polluer. Pourquoi ne pas inverser la tendance en participant, chacun à son échelle, à redonner une place à la petite faune des villes chez soi, histoire de préserver notre biodiversité locale ?

Dans les zones urbanisées, chaque espace vert et balconnière peut devenir un refuge pour la biodiversité. C’est le message du guide pratique “Inviter la biodiv’ à travers plantations et aménagements” édité par la ville et disponible sur demande*. Il vous invite à faire votre choix parmi les plantes sauvages locales, les tapissantes, les comestibles… et quelques petits aménagements. L’idée étant de faire une petite place à la faune et flore locales en ville pour participer à sa préservation.

Comment accueillir plus de biodiversité dans mon jardin ?
Chaque plantation supplémentaire permettrait ainsi de lutter contre la disparition et la fragmentation des écosystèmes, causées par la modification des sols et l’urbanisation intensive. Ainsi, en semant des fleurs mellifères, vous offrez un relais de nourriture (nectar, pollen, fruit, bois) à de nombreuses espèces de la faune locale, notamment les butineurs. Les associations environnementales ne cessent d’alerter : avec la disparition des abeilles, ce sont des variétés entières de fruits et légumes (pêche, avocat, pomme, melon, fraise, poireaux, oignon, courgette…) qui sont menacées. Selon l’INRA, 80 % des cultures dans le monde dépendent directement des pollinisateurs,
Ce guide recense également des lieux naturels et quelques idées d’aménagements pour préserver la faune sauvage. Arbres creux, caves, grenier, ou simples fissures dans un mur peuvent ainsi abriter les chauves-souris. Ces animaux inoffensifs jouent un rôle très important dans l’équilibre écologique. Un coin d’herbe folles peut devenir le refuge des oiseaux granivores. Un tas de branchages et de feuilles mortes peut abriter les hérissons. Un simple nichoir à balcon permettrait aux oiseaux de mettre leur nichée à l’abri des prédateurs et des intempéries… Vous l’aurez compris, les parcs mais aussi vos jardins et vos balcons peuvent devenir des abris pour cette faune, de plus en plus privée de ses ressources. Notamment en ville.

Contrecarrer les effets d’une urbanisation intensive
La population mondiale ne cesse de croître et de se concentrer dans les villes. Notre pays n’échappe pas à cette tendance. Au cours des quarante dernières années, les Français ont déserté les campagnes pour aller travailler en ville. Un phénomène accentué dans notre région. Entre 1975 et 2000, l’espace urbanisé a augmenté de 88 % alors que la population affichait une hausse de 18 % seulement. L’impact de cette urbanisation se ressent au-delà des frontières des villes. Ces dernières sont responsables de 75 % des consommations énergétiques et de 85 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. Le simple fait d’allumer la lumière est responsable de la mort de nombreuses espèces (insectes, oiseaux, mammifères, etc.), car perturbées dans leurs déplacements et leurs fonctions hormonales dépendant de la longueur du jour et de la nuit.
Aujourd’hui encore, certains spécialistes restent convaincus que cette concentration urbaine aurait pu être bénéfique pour l’environnement. Si, et seulement si l’homme avait limité l’artificialisation de son environnement pour répondre à ses besoins. Mais les modes de vie et les comportements urbains en ont décidé autrement. Il n’est pas trop tard pour agir, chacun à son niveau, en invitant la nature chez soi et en modifiant ses comportements.

*Envoi du guide au format numérique sur demande à environnement@saintmartindheres.fr